J’ai passé récemment quelques heures dans l’atelier de Pascal Navarro, à Marseille. Nous préparions un entretien, publié à l’occasion de l’exposition d’une sculpture que l’artiste vient de réalisér pour le Centre d’art d’Istres. Voici quelques notes griffonnées sur mon carnet.
– Ses travaux s’ancrent la plupart du temps dans l’affect. L’attirance sentimentale initiale est passée ensuite au filtre de la réflexion. De ce paysage qui m’a émerveillé, que puis-je faire? se demande l’artiste. Comment est-ce que je peux le transformer? en faire quelque chose d’inédit, de frappant? C’est là qu’intervient la forme, celle qui donnera à l’œuvre son impact.
– Une fois trouvé le « truc » qui sortira l’image des griffes de la fascination première, alors l’exécution technique a lieu. Pour cette série de dessins, tracer des lignes, c’est s’inscrire dans le temps infini du présent.
– L’apparition et de la disparition des images est l’un des thèmes que privilégie l’artiste. Ici, il s’applique à faire vivre ce processus par un procédé techniquement très efficace:
la lumière de diapositives, projetées à intervalle régulier sur de la peinture phosphorescence, font apparaître une image dans le noir, de façon progressive. Mais tandis que les derniers éléments de l’image finissent d’apparaître, les premiers à être apparus, aux, en raison de la brièveté de la phosphorescence, commencent à s’effacer.
– Pour alterner avec les travaux plus minutieux, Pascal Navarro réalise des sculptures: manipuler, de façon plus brute et aussi plus spontanée que dans ses autres travaux, des objets aux dimensions particulièrement gigantesques. Ici, l’œuvre qui sera exposée à Istres, à partir du 7 novembre prochain.